MAX MON AMOUR
France, USA / 1986 / 98 minutes / couleur
Réalisateur : Nagisa Ōshima
Scénario : Nagisa Ōshima, Jean-Claude Carrière
Photographie : Raoul Coutard
Musique : Michel Portal
Interprètes : Anthony Higgins, Charlotte Rampling, Christopher Hovik, Anne-Marie Besse, Victoria Abril, Bernard-Pierre Donnadieu, Fabrice Luchini, Nicole Calfan, Pierre Étaix, Bernard Haller, Sabine Haudepin
L’intrigue : À Paris, un diplomate britannique découvre que son épouse entretient une liaison amoureuse et sexuelle avec un chimpanzé.
Avant-dernier film de Nagisa Ōshima, encore auréolé du succès mondial de Furyo (1983), Max mon amour est une idée originale de Jean-Claude Carrière, qui la proposa au cinéaste japonais alors sous contrat avec le producteur français Serge Silberman. L’idée loufoque de départ, bien qu’elle provoque toujours un certain malaise avec les années, est rapidement dépassée par son aspect métaphorique : l’acceptation de l’étranger, de l’autre, par la grande bourgeoisie urbaine, tolérante en apparence mais habituée à traiter l’exotisme culturel avec la littérature, la psychanalyse ou les fouilles archéologiques (la séquence du repas entre amis). Tourné en huis clos, sous la forme d’un vaudeville tragi-comique, le film permet aussi à Nagisa Ōshima de questionner les désirs malsains du spectateur, qui voudrait plaquer son œil voyeur contre le trou de la serrure. En cela, la séquence dans la chambre-cage avec la prostituée est remarquable de justesse et constitue l’une des plus impitoyables charges contre la société occidentale du monde contemporain.
J. Morvan (avril 2024)