PRINCESSE TAM-TAM
France / 1935 / 77 minutes / noir & blanc
Réalisateur : Edmond T. Gréville
Scénario : Pepito Abattino, Yves Mirande
Photographie : Georges Benoît
Musique : Dallin, Goehr, Grenet et Romans
Interprètes : Albert Préjean, Joséphine Baker, Robert Arnoux, Germaine Aussey, Georges Péclet, Jean Galland, Viviane Romance
L’intrigue : Un écrivain parisien en manque d’inspiration décide de voyager en Tunisie, accompagné de son secrétaire particulier. Ils font la connaissance d’une jeune autochtone au caractère bien trempé.
Après Zouzou (Allégret, 1934), Princesse Tam-Tam est le deuxième et dernier film tourné par Joséphine Baker dans les années 1930, sur un scénario de Pepito Abattino, son impresario et compagnon de l’époque. Teinté d’orientalisme, entièrement construit pour offrir à la vedette de la Revue nègre des numéros de chanson et de danse, le film ne dépasse jamais le cadre de la comédie chantée, lorgnant bien difficilement du côté de ses prestigieux modèles américains. Au-delà des interprètes secondaires, à la peine dans des rôles de faire-valoir caricaturaux (Préjean, Arnoux, Galland), Princesse Tam-Tam a le seul mérite de ses dialogues savoureux sur la décadence d’un Occident censé être le phare de la civilisation : Yves Mirande s’amuse à étriller les mondanités futiles de la bonne société parisienne, arène de l’hypocrisie et du mensonge. La fin du film se veut même gentiment impertinente : on y voit le nouveau roman de l’écrivain, intitulé « Civilisation », être dévoré par un âne pendant que la jeune indigène coule des jours heureux avec son mari et leur nouveau-né.
J. Morvan (janvier 2024)