THÉ ET SYMPATHIE
Tea and Sympathy
USA / 1956 / 122 minutes / couleur
Réalisateur : Vincente Minnelli
Scénario : Robert Anderson
Photographie : John Alton
Musique : Adolph Deutsch
Interprètes : Deborah Kerr, John Kerr, Leif Erickson, Edward Andrews, Darryl Hickman, Norma Crane, Jacqueline deWit
L’intrigue : Un étudiant solitaire et raffiné devient l’objet de moqueries homophobes de la part de ses camarades, qui cultivent leur virilité machiste. Il peut compter sur l’amitié de la femme du directeur.
Situé quelque part entre le mélodrame et le récit d’apprentissage, Thé et sympathie est un film passionnant sur l’identité masculine, la virilité et la quête de différence dans un milieu uniformisé, où tous les rôles (le genre, la situation sociale) sont distribués à la naissance. Dès lors, il n’est pas étonnant que le jeune homme cherche à utiliser le théâtre pour se libérer des carcans. Moins de dix ans après la Seconde Guerre mondiale, cette œuvre sensible dénote dans le paysage cinématographique américain : le courage suicidaire de certains soldats est questionné, l’homosexualité sous-tend tout le récit, la virilité semble faible et puérile (comme dans Le voyage de la peur d’Ida Lupino, sorti trois ans plus tôt). Vincente Minnelli, virtuose de la composition picturale, magnifie ses décors de studios et offre au spectateur un tableau impressionniste dans lequel les couleurs ont autant d’importance que les dialogues et la chanson principale (The Joys of Love, la version américaine de Plaisir d’amour) dans le déroulement de l’histoire.
J. Morvan (mai 2024)